02.02.2011

Luxembourg: Un coup de patte au quotidien

Le ministère de la Famille, en partenariat avec les associations Chiens guides d'aveugles au Luxemboourg et Rahna, lance une initiative pour rappeler que les chiens d'assistance sont les bienvenus dans les lieux ouverts au public.

De notre journaliste Salomé Jeko
Il y a le traditionnel et sévère autocollant «interdit aux chiens», apposé à l'entrée des boulangeries, des boucheries, des supermarchés... L'autre, un peu plus sympa, d'un chien prié d'attendre son maître à l'extérieur... Quelle que soit la forme, l'interdiction reste la même : nos amis à quatre pattes ne sont pas souvent les bienvenus dans les lieux publics.

Pourtant, pour beaucoup, leur présence est indispensable au quotidien. Pas par caprice, mais bel et bien par nécessité. On pense tout de suite aux chiens guides qui accompagnent les personnes aveugles. Mais les malvoyants ne sont pas les seuls à bénéficier de l'aide d'un animal au quotidien. «On parle plus généralement de chiens d'assistance. Il existe différents profils : le chien pour personne à mobilité réduite, censé accroître l'autonomie en ramassant les objets tombés au sol, en allumant la lumière, en cherchant le téléphone qui sonne..., indique Anne-Marie Ternes, secrétaire de l'association Rahna. Il y a aussi les chiens d'éveil pour les enfants qui présentent des déficiences mentales et des chiens qui accompagnent les membres des équipes soignantes et éducatives au chevet des patients.»

Pas question donc d'interdire à ces braves bêtes l'accès des lieux publics... Depuis le 22 juillet 2008, une loi établit «le principe d'accessibilité de tous les lieux ouverts au public aux personnes en situation de handicap, accompagnées d'un chien d'assistance, dans le but de leur pleine participation et de leur intégration à la société».
Transports, cinémas, théâtres, restaurants, magasins, lieux permettant une activité professionnelle, formatrice ou socioéducative... Dans aucun de ces endroits, la présence d'un chien d'assistance ne peut entraîner de facturation supplémentaire pour accéder aux services et prestations. «Par contre, le refus d'accès aux chiens d'assistance est punissable d'une amende de 250 euros», rappelle Marie-Josée Jacobs, ministre de la Famille et de l'Intégration.
À l'entrée des magasins et des restaurants, un nouvel autocollant devrait apparaître sur les vitrines. «C'est un rond bleu sur fond jaune qui indique que les chiens d'assistance sont les bienvenus», rapporte la ministre. Une action sensibilisatrice destinée à rappeler la loi.

«À ses cotés jusqu'à mes 10ans»

Raconte-nous ta formation...
À l'âge de neuf semaines, je suis envoyé dans une famille d'accueil qui me permet de découvrir le monde, de me sociabiliser et de m'habituer aux hommes. J'y apprends les commandes de base, de type "assis", "couché", "viens ici"... Ensuite, vers un an et demi, je vais dans un centre spécialisé où des éducateurs canins se chargent de m'apprendre tout ce qui va me rendre indispensable auprès de mon futur maître. Aboyer sur commande, ouvrir les portes, tirer un fauteuil roulant, ramasser les objets, apporter un téléphone qui sonne... Au final, je dois être capable de répondre à une cinquantaine de commandes spécifiques.

Ce n'est pas trop dur?
Tous les cours se font sur le principe du jeu, donc c'est plutôt amusant pour moi d'autant que je suis récompensé dès que je réussis un exercice.

Combien de temps travailles-tu pour ton maître?
Je reste à ses côtés jusqu'à mes 10ans, après je pars en retraite. Soit auprès d'une ancienne famille d'accueil toute contente de récupérer un chien, soit chez mon maître, s'il est en mesure de me garder.

Et combien coûtent tes services?
Je suis remis gratuitement à une personne ou une institution qui en fait la demande écrite auprès du comité directeur de l'association Rahna, en précisant ses attentes et motivations. Un dossier complet à renvoyer lui sera alors transmis et la procédure suivra son cours.

www.rahna.org