26.08.2006

Retrouver une autonomie

L'Association des chiens guides d'aveugles fête, dimanche, ses cinq ans d'existence. Un travail de longue haleine pour faire reconnaître l'utilité de ces chiens.

Photo: Uriane, une femelle croisée golden et labrador, a été remise récemment à son maître, non-voyant. Elle a vite remplacé la canne blanche.

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«Une prothèse vivante»

L'Association des chiens guides du Grand Est éduque et prépare les futurs chiens guides. Un travail de longue haleine pour une aide qui n'a pas de prix.

Avant de devenir le compagnon indispensable d'une personne déficiente visuelle, le futur chien guide doit passer par une école spécialisée. Il y apprendra comment aider son maître à être plus autonome au quotidien.

Pierre Henry est éducateur pour chiens au sein de l'Association des chiens guides du Grand Est, à Woippy. C'est une école qui prépare les chiens guides. L'apprentissage dure de 18 à 24 mois, avec différentes étapes.

«Le chien est sélectionné chez les éleveurs. Nous devons éliminer en amont ceux qui auront des problèmes aux hanches, par exemple, car ils devront beaucoup marcher avec leur maître». Jusqu'à 14 mois, le chien sera suivi médicalement, subira des radios et des fonds d'oeil pour être sûr de son aptitude physique. Entre 2 et 14 mois, le chien est placé en famille d'accueil, une phase très importante de son apprentissage : «Toutes les familles sont bénévoles. Elles doivent consacrer beaucoup de temps au chien et l'habituer à son environnement et l'emmener partout : dans la rue, la gare, les transports en commun, les endroits où il y a des enfants ou d'autres chiens». Pour éviter par la suite qu'il ne soit déconcentré ou qu'il ait peur.

Photo: Pierre Henry doit habituer le chien a s'arrêter aux bords de trottoirs et à anticiper les obstacles. (Photo: audrey somnard)

Éviter les obstacles

La dernière phase d'éducation a lieu au sein de l'association. Il s'agit pour les éducateurs comme Pierre Henry d'apprendre aux chiens à éviter les obstacles, avoir quelqu'un à ses côtés, s'arrêter aux bordures, prendre des initiatives, etc. Actuellement, l'association forme neuf chiens. Pour le déficient visuel, cela représente environ deux ans d'attente.

Après la remise, l'association reste propriétaire de l'animal et fait sont suivi. Une étude des dossiers de demandes est effectuée dès qu'un chien est prêt : «Je dois connaître l'environnement du maître. Je confierai un chien qui a besoin d'exercice ou d'être plus cadré plutôt à un homme, par exemple. Un chien très affectueux à quelqu'un qui a des enfants, etc. Les chiens ont des caractères différents, il faut que le duo maître-chien marche».

Le prix d'un chien guide est estimé à 15 000 euros. Comme il est délivré gratuitement, l'association vit exclusivement de dons. C'est pourquoi l'école ne peut pas trop se développer et prendre ainsi des risques. Depuis sa création en 2001, dix emplois ont été crées. En plus des trois éducateurs, qui s'occupent du chien, un instructeur en locomotion prépare au préalable le futur maître aux déplacements dans la rue avec la canne. «Il faut avoir le permis avant la voiture!», ajoute Pierre Henry. Les races qui reviennent le plus sont les labradors, les golden retriever et le flat coated (également de la famille des retriever). Il faut que les chiens soient obéissants et concentrés, sans pour autant trop s'attacher à leur maître, puisqu'il passera par plusieurs mains les premières années de sa vie.