26.08.2006

Bien plus qu'un compagnon

Six chiens guides vivent aujourd'hui au Luxembourg. Un compagnon à quatre pattes bien utile pour la vie au quotidien des malvoyants et des aveugles.

Roland Welter est le président de l'association Chiens guides d'aveugles au Luxembourg. Cela fait près de sept ans qu'Orphée, son berger allemand, partage sa vie et l'aide à être plus autonome dans sa vie quotidienne.

Roland Welter a plus de facilité pour se déplacer partout au quotidien avec Orphée. (Photo: zineb wilhelm)

Roland Welter, lui-même malvoyant, a crée l'association Chiens guide d'aveugles au Luxembourg il y a cinq ans, pour récolter des fonds et accompagner les malvoyants dans les démarches jusqu'à l'obtention d'un chien guide.

Frappé de rétinite pigmentaire, qui rétrécit de plus en plus son champ visuel, Roland Welter s'est mis en contact avec l'école de chien guide de Limoges et a fait sa demande. C'était il y a plus de sept ans : «J'ai du parcourir les rues de Limoges, que je ne connaissais pas du tout, avec ma canne blanche. Puis avec le chien. Il faut prouver que l'on est capable de se déplacer seul, mais que le chien sera un bon soutien».

Quatorze jours plus tard, Roland Welter recevait gratuitement Orphée, une femelle berger allemand. Du personnel de l'école est ensuite venu au Luxembourg pour accompagner le nouveau maître et son chien dans leur parcours quotidien : «Le chien doit s'habituer à nous mais on doit surtout s'habituer au chien! C'est peut-être gratuit, mais ce n'est pas pour rien. C'est un animal vivant auquel il faut consacrer du temps et proodiguer des soins, même si il nous rend beaucoup».

Seulement 50 % du travail

Malgré les apparences, le chien guide ne fait que 50 % du travail. Il permet à son maître de se déplacer plus vite et d'éviter tous les obstacles sur sa route : «Les non-voyants ont des trajectoires bien définies, le chien sécurise mais surtout anticipe les dangers. Le jour où j'ai eu Orphée, c'est comme le jour où on obtient le permis de conduire!».

Roland Welter s'étonne tous les jours de la capacité d'Orphée à apprendre de nouvelles choses et à anticiper ses mouvements : «Elle m'amène devant le passage piéton, la porte, etc. C'est elle qui retrouve la voiture sur un parking ou ma femme quand nous faisons les magasins! Un jour, en partant au travail, j'avais des lettres à la main. Sans que je le lui demande, Orphée m'a conduit devant la boite aux lettres!».

C'est à force de faire tout seul ses expériences que Roland Welter a décidé de créer l'association. Notamment en rappelant aux commerces qu'un chien guide doit être accepté partout : «C'est toujours l'étonnement. Dans le bus ou le train, il faut se faufiler, il y a beaucoup de monde, alors le chien est très concentré. C'est pourquoi il faut éviter de le caresser car cela le déconcentre», explique t-il.

Le chien guide obéit tant que son maître est en sécurité. Le non-voyant doit avoir une grande complicité avec son chien pour comprendre que son refus d'avancer est fondé : «La démarche avec le chien parait très fluide et naturelle, alors que c'est le résultat de beaucoup de travail».

À l'hôpital où Roland Welter travaille, tout le monde est ravi de voir Orphée. Son outil de travail, le standard, a été adapté pour son handicap par le Service des travailleurs handicapés (STH). Une autonomie conquise aujourd'hui, en partie grâce à la présence d'Orphée.