25.08.2006

«II lit dans mes pensées»

L'Association des amis et maîtres de chiens guides d'aveugles au Luxembourg fête ses cinq ans

Dimanche à Schifflange, et pour la première fois de son histoire, l'Association des amis et maîtres de chiens guides d'aveugles au Luxembourg organisera une journée de festivités autour des chiens. Elle .célébrera ainsi son cinquième anniversaire. Les six Luxembourgeois possédant un chien guide seront bien entendu présents.

L'Association des amis et maîtres de chiens guides d'aveugles au Luxembourg a vu le jour le 20 juin 2001.

Depuis cette date, elle travaille en étroite collaboration avec la Fédération française des associations de chiens guides d'aveugles dont une antenne est basée à Woippy, à quelques kilomètres seulement de Metz.

«Nous partageons la même déontologie», explique Roland Welter, président de l'association luxembourgeoise depuis sa création et lui-même malvoyant, «c'est-à-dire que nous n'effectuons aucun démarchage à domicile et que la totalité de nos dons est reversée à l'école de chiens». Car ne devient pas chien guide d'aveugle qui veut. «Les spécialistes sélectionnent les chiots chez les éleveurs lorsqu'ils ont deux mois. Il s'agit essentiellement de labradors/de retrievers et de croisements issus de ces deux races. Le chiot est ensuite placé dans une famille d'accueil pendant douze mois. Après les tests de compatibilité, avec le non-voyant ou le malvoyant, on peut dire que la personne reçoit le chien alors qu'il a environ dix-huit mois. Et ce dernier remplira son rôle jusqu'à ce qu'il ait atteint l'âge de dix ans», détaille le président.

Six chiens au Luxembourg

Du côté des personnes présentant un handicap au niveau de la vue, des critères sont là aussi à respecter. Il faut en effet être autonome et savoir se déplacer avec une canne blanche, ne pas connaître de problème d'audition et être capable de marcher deux heures de suite. Sans oublier la connaissance du français, car le chien a appris à répondre aux ordres dans cette langue.

Après des tests de locomotion, le candidat est placé sur liste d'attente, sachant qu'il faut patienter environ deux ans pour recevoir un chien, l'école de Woippy en possédant actuellement neuf. «Le malvoyant suit gratuitement une formation de huit jours et essaie un ou deux chiens. Le but est de trouver le meilleur couple», explique Roland Welter. Actuellement, six malvoyants et non-voyants possèdent un chien guide d'aveugle au Luxembourg et trois demandes supplémentaires sont en cours.

Selon le président de l'association, il faut apprendre à connaître le langage du chien. Réciproquement, le chien doit comprendre les· commandes. «C'est une sécurité presque absolue», affirme M. Welter, qui explique que le chien s'arrête en fait devant chaque obstacle et attend les ordres de son maître. «Après huit années passées avec mon chien, Orphée, je peux dire qu'il lit dans mes pensées. C'est extraordinaire. Par exemple, sur mon lieu de travail, il sait dans quel bureau j'ai l'habitude de me rendre. Alors quand on passe devant dans le couloir, il s'arrête comme pour me dire «est-ce qu'on y entre aujourd'hui?», raconte le président de l'association.

C'est donc bien le chien qui sera à l'honneur dimanche, de 10 à 17 heures au terrain de sport pour chiens situé rue de Hédange à Schifflange, qu'il s'agisse des chiots encore à l'école à Woippy, de ceux qui aident les nonvoyants au Luxembourg, mais aussi de ceux de la police grand-ducale.

Anne-Sophie Rihm